ma pissaladière

De retour après une super pause vacances (3 semaines trop géniales en Espagne) dont on parlera peut être une autre fois, c'est le retour à la réalité. Alors pour éviter de se laisser abattre par la perte de quelques degrés et l'approche de la rentrée, on continue de se nourrir de trucs simples qui rappellent le sud. Des tomates, du jambon ou une pissaladière un dimanche midi.
Sorte de pizza sans tomate et plein d'oignons la pissaladière est une spécialité Niçoise que l'on retrouve à peu près partout en Provence. C'est pas compliqué, de la pâte à pain, des anchois, des olives, de l'huile d'olive, du pissalat (pâte d'anchois et sardines) si on veut faire ça comme la vraie et des oignons. Il faut juste être patient et ne pas avoir peur de pleurer. Pour ma pissaladière, je n'utilise pas de pâte à pain ni pissalat mais j'aime que la pâte soit fine et qu'il y ait beaucoup d'oignons. Chez moi la pissaladière c'est une histoire qui dure et, un peu comme  les poivrons grillés, une recette quasi indissociable des apéros, des amis mais aussi de l'été.

Entre le croustillant de la pâte, la douceur des oignons et la petite touche salée apportée par les anchois, difficile de résister, pour preuve l'ado numéro 2 prise en flagrant délit...

Pissaladière

la pâte

• 200 g de farine
• une pincée de sel
• 7 ou 8 c. à soupe d'eau tiède
• 7 c. à soupe d'huile d'olive

Mélanger rapidement tous les ingrédients, former une boule et réserver.

la garniture

• environ 1 kg d'oignons jaunes
• sel et poivre
• huile d'olive
• filets d'anchois dans l'huile d'olive
• quelques olives noires niçoises ou "grecques" (dénoyautées c'est mieux)

Éplucher et trancher les oignons. Faire chauffer 2 ou 3 c. à soupe d'huile d'olive et y faire revenir tranquillement les oignons. Laisser cuire doucement, les oignons deviennent tendres, doux et un peu dorés (ça peut prendre 1h). Saler et poivrer.
Préchauffer le four à 180°C.
Étaler finement la pâte sur un plan de travail fariné puis la déposer sur une plaque allant au four (pas besoin de huiler la plaque). Répartir les oignons sur la pâte puis disposer les filets d'anchois égouttés et les olives noires dénoyautées. Enfourner et cuire environ 40 min. ou jusqu'à ce que les bords de la pissaladière soient légèrement dorés. Laisser refroidir avant de manger.

La pissaladière se mange plutôt froide mais tiède c'est pas mal aussi.

images : n.v. quelques-choses

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Fêtes, amis et poivrons grillés

Ah les paradoxes humains, j'ai toujours été assez sauvage (rester seule plusieurs jours ne me fait pas peur et il faut un certain temps pour m'apprivoiser, vous pouvez demander à mon entourage) mais j'ai aussi toujours aimé faire des fêtes, des apéros, réunir des amis. Pas vraiment de façon formelle, plutôt brouillonne en fait, juste histoire de partager un moment. Même dans mes plus petits appartements comme ces studios parisiens ou il n'y a finalement de place que pour un lit et une étagère, on finissait par se retrouver histoire de passer plus de temps ensemble, boire un verre en partageant des chips (et oui!) mais pas que et souvent un gâteau au chocolat (j'ai l'impression d'avoir toujours fait des gâteaux au chocolat). Tranquillement les chips ont laissé la place à d'autres choses parce que le plaisir de donner un peu plus est devenu indissociable du plaisir de se retrouver.

Bien sûr il y a eu un moment ou ces fêtes improvisées sont devenues plus rares, la faute à la vie qui va quelques fois trop vite et au temps qu'on oublie trop souvent de prendre pour les choses importantesMais voilà, faire à manger pour ceux qu'on aime, les réunir et partager un moment, ça fait partie des petits bonheurs indispensables alors on fini toujours par trouver des prétextes. D'ailleurs les anniversaires sont de très bons prétextes pour ne pas laisser passer trop de temps avant de se retrouver et puis au moins on est sûr que ça revient régulièrement...

Je ne suis pas vraiment super organisée, je commence souvent par faire des listes de recettes comme un rêve de gigantesque buffet totalement improbable pour finir par mélanger des nouvelles recettes que je ne ferais peut être pas si il n'y avait pas les amis pour les tester et d'autres qui petit à petit se sont imposées comme "classiques".

Les poivrons grillés voilà un classique, un truc que je pourrais presque faire les yeux fermés tellement j'en ai fait souvent. Ce n'est pas la recette la plus difficile qu'il soit et à vrai dire si j'en fais à chaque fois je n'en mange que très peu souvent. Mais voilà, impossible de ne pas en faire parce qu'à chaque fois je sais que ça va faire plaisir à quelqu'un (un peu comme la pissaladière, les meringues et certains autres petits trucs). Alors ces poivrons grillés c'est un peu comme un petit cadeau que j'aime offrir, une façon de donner un peu d'attention en plus, un petit truc qui fait tout simplement du bien.

Les poivrons grillés-marinés

pour un gros bocal :
• 7 ou 8 gros poivrons rouges
• huile d'olive (ne pas lésiner sur la qualité)
• une gousse d'ail épluchée et dégermée (au goût)
• sel et poivre

Préchauffer le four à 180°C.
Couper les poivrons en deux, les épépinés, les équeuter et les déposer (la peau vers le haut) sur une plaque allant au four recouverte de papier d'aluminium. Cuire environ 30 min.
Attendre quelques minutes à la sortie du four puis retirer la peau des poivrons encore chauds et les couper en lamelles. Dans un bol, mettre les poivrons cuits, un peu de jus rejeté lors de la cuisson, couvrir d'huile d'olive et assaisonner de sel, de poivre. Ajouter l'ail passé au presse ail (ou haché menu). Couvrir et laisser mariner un peu avant de consommer (si vous avez le temps). 

On peut mettre les poivrons dans un bocal et les conserver plusieurs jours au réfrigérateur.
On peut aussi ajouter un peu de fromage Feta émiétté dessus comme sur les photos, ça va très bien avec.
Bien sûr ces poivrons sont super pour l'apéro mais on peut aussi les ajouter dans plein de choses salades, des pâtes...

 

images : n.v. quelques-choses

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Les bastelle de Minnà

Minnà en Corse, ça veut dire grand-mère. Je ne parle pas le Corse mais ce mot là, je l'ai toujours connu puisque ma grand-mère paternelle on l'appelait mémé Minnà, une sorte de double mémé et une super cuisinière.
Chaque été, comme un cadeau elle nous préparait au moins une fois des bastelle*. Il y avait aussi la journée couscous - je ne sais d'ailleurs pas si elle avait rapporté sa recette de Tunisie mais je n'en ai jamais mangé de pareil avec ses courgettes et ses aubergines frites - mais bon, les bastelle, c'était le Saint Graal.
On peut trouver des bastelle à peu près partout en Corse, ce sont des chaussons farcis le plus souvent aux blettes, aux oignons ou à la courge, mais les meilleurs, pour moi, sont aux blettes et au brocciu** (prononcer bròtchiou et pas grountch ou brotch). La plupart du temps on utilise de la pâte à pain et la cuisson se fait au four mais ma minnà, elle avait un secret qui rendait ses bastelle uniques, légères et irrésistibles, sa pâte et la cuisson à la poêle. Je regrette de ne jamais avoir vraiment pris le temps de les faire avec elle, à l'époque je la regardais faire avidement et j'attendais avec impatience le moment du repas.

J'ai attendu longtemps avant de faire cette recette, d'abord parce que je ne pouvais pas trouver de brocciu ici (je n'osais pas utiliser autre chose), aussi je savais que ça prenait pas mal de temps à faire, mais surtout parce que les souvenirs étant souvent liés aux odeurs et au goût des choses, j'avais peur que mes bastelle ne soient pas à la hauteur. Et puis un jour ça me manquait trop alors j'ai essayé avec de la ricotta parce que du brocciu à Montréal ça ne risquait pas d'arriver. Et là, j'ai retrouvé la même odeur que celle de la cuisine de ma grand-mère les jours de bastelle et presque le même goût. Un vrai moment de bonheur! J'en ai refait une autre fois avec du brocciu salé que j'avais rapporté dans ma valise, c'était mieux. Mais c'est quand je les ai faites en Corse avec tout ce qu'il faut et que j'ai eu droit à un "c'est pas exactement pareil, mais elles sont pas mal" de la part de mon père qui en  avait quand même mangé quelques unes que j'ai su quelles étaient réussies.

Voilà donc la fameuse recette des bastelles de ma minnà. Une recette précieuse, un vrai secret de famille. J'ai essayé de la rendre plus précise que les quelques instructions qu'elle m'avait donné un jour au téléphone et que j'avais gribouillé sur un bout de papier et je l'ai complété par mes souvenirs mais ça reste encore approximatif. C'est peut être un peu ça aussi le secret des recettes de famille...

Les bastelle de minnà

La pâte

• 500 g de farine
• 1 oeuf
• 100 ml d'huile d'olive
• une bonne pincée de sel
• de l'eau tiède environ 200 ml

Mélanger tous les ingrédients et ajouter de l'eau jusqu'à l'obtention d'une pâte lisse mais "dure". Former un boule et la laisser reposer 1 heure recouverte d'un torchon sur un plan fariné.

La farce

• 4 bottes de blettes (bettes à carde)
• 300 g de brocciu ou de ricotta fraîche
• huile d'olive
• sel et poivre
+ huile neutre pour la cuisson

Enlever les cotes des blettes (la partie blanche) et faire cuire le vert dans une grande quantité d'eau salée. Égoutter, laisser refroidir puis presser les feuilles pour enlever l'eau au maximum. Hacher grossièrement les blettes et les assaisonner avec du sel, du poivre et de l'huile d'olive. Ne pas hésiter à goûter, le mélange doit être bien assaisonné. Ajouter le brocciu et mélanger.

Pour chaque bastella*, prendre une boule de pâte de 4 cm de diamètre (la valeur d'un oeuf de pigeon selon les instructions originales) et l'étaler très finement. Déposer une cuillère à soupe de farce sur une moitié et refermer en chausson. Répéter jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de pâte.
Faire chauffer de l'huile neutre dans une poêle et cuire quelques minutes de chaque côté. La pâte va cloquer et dorer. Déposer sur du papier absorbant et manger chaud ou tiède.

Les proportions donnent à peu près une vingtaine de bastelle mais si il reste de la farce, on peut toujours la mettre dans une omelette.
On peut aussi les faire réchauffer au four mais attention à ne pas les faire sécher.


* En corse, comme en italien la plupart des noms féminins finissent par "e" au pluriel : une bastella - des bastelle.
** Le brocciu est un fromage de brebis typiquement corse que l'on peut trouver frais de novembre à juin. Il est utilisé dans beaucoup de recettes corse mais comme il n'est pas très facile dans trouver en dehors de l'île, on peut le remplacer par de la ricotta fraîche, c'est pas tout à fait pareil mais ça marche quand même.

photos : n.v. quelques-choses (merci Emma pour le sourire)

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Pesto roquette-noisettes

En ce moment c'est un peu la "période verte dans l'assiette" à la maison, une petite fixette sur cette couleur, peut être en réaction à tout ce blanc qui n'en finit pas de fondre. C'est aussi une grande période pâtes, je ne sais pas combien de fois pas semaine on mange des pâtes, mais c'est souvent, très très souvent. En fait, on est très pâtes en général, le soir souvent faute de temps, d'inspiration mais surtout parce que les pâtes ça met tout le monde d'accord. Donc les pâtes c'est bien, mais avec un petit quelque chose en plus c'est quand même mieux et si c'est vert, c'est encore mieux. Ce qui nous amène au pesto. Malheureusement, je n'ai pas toujours du basilic ni des pignons de pin sous la main alors que de la roquette et des noisettes c'est plus fréquent. Et puis le mariage roquette-noisette c'est vraiment une histoire d'amour (quelques feuilles de roquette avec un filet d'huile de noisette et un peu de sel = petit bonheur).
Donc hier c'était petites coquilles et pesto roquette-noisettes...

Pesto roquette-noisettes

• 40 g de roquette
• 30 g de noisettes crues
• 30 g de parmesan rapé ou en copeaux
• 1 gousse d'ail dégermée
• 6 c. à soupe d'huile d'olive
• sel et poivre

Mettre les noisettes dans un poêle chaude et les faire griller quelques minutes en surveillant bien pour qu'elles de brulent pas. Frotter les noisettes les unes contre les autres pour en retirer la peau (on peut aussi les mettre dans un torchon ou entre 2 feuilles de papier absorbant pour les frotter) et laisser refroidir. Mettre tous les ingrédients dans un bol et mixer par accoup.
On peut garder ce pesto 2 ou 3 jours au réfrigérateur.

photos : n.v. quelques-choses

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Tartinade couleur St Patrick

Non, non, je n'ai pas d'ancêtre irlandais (enfin que je sache), ils se situent plutôt autour de la Méditerranée mais la Saint-Patrick avec tous ces trèfles et tout ce vert, c'est un peu un avant goût du printemps non? Alors après un hiver plutôt... comment dire… long, froid et douloureux, je m'emballe un peu pour cette fête couleur gazon. J'ai des envies de verdure, de fleurs, de printemps et je trouve que cette petite recette a la couleur idéale pour remonter le moral, pile ce qu'il me faut.
Une petite tartinade facile et rapide à faire pour l'apéro ou pour donner un air de printemps aux sandwichs. Et qui sait, elle pourrait permettre d'attraper un leprechaun...

Tartinade petits pois et menthe

• 220 g de petits pois frais ou congelés
• 1 c. à soupe de jus de citron
• 1 c. à soupe d'huile d'olive
• 1 c. à soupe de tahini
• 1/2 gousse d'ail dégermée
• zeste de citron
• 3 ou 4 brins de menthe fraîche
• sel
• poivre (ou du piment d'Espelette)

Décongeler les petits pois (zapper cette étape si ils sont frais) et les faire blanchir 2 à 3 minutes dans l'eau bouillante. Les refroidir sous l'eau froide et bien les égoutter. Mettre les petits pois et le reste des ingrédients dans un bol. Saler, poivrer et réduire en purée à l'aide d'un mixeur. Ajouter un peu plus d'huile d'olive et ajuster l'assaisonnement si nécessaire. Mettre au frais (c'est mieux mais pas obligatoire) avant de servir. La tartinade se garde 3 jours dans un bocal au réfrigérateur.

photos : n.v. quelques-choses

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