Les Canistrelli

Ce sont probablement les biscuits corses les plus connus et certainement les plus mangés sur l'île. Pas besoin d'occasion spéciale pour ça, les canistrelli c'est tout simplement bon tout le temps. Au moyen âge c'étaient les biscuits incontournables pour les bergers et ils ont toujours autant de succès aujourd'hui. Bien sûr ils ont un peu évolué puisqu'on en trouve au citron, aux pépites de chocolat (les ados adorent) aux raisins... mais moi je les préfère toujours nature ou à l'anis. 

J'aime leur coté brut et rustique, leur goût subtil d'huile d'olive et de vin sans parler de l'anis. C'est fou, moi qui n'aimais pas tellement l'anis enfant et qui déteste presque toujours autant le Pastis (pour une native de Marseille c'est étrange, je sais) je me rends compte que bizarrement il y en a souvent dans de mes recettes préférées. Peut être justement parce que c'est une saveur étroitement liée à mon histoire. Et puis, est ce que vous avez déjà coupé une tige d'anis et aspiré le jus qu'il y a dedans? C'est vraiment délicieux. Pour moi, l'anis apporte toujours ce petit goût étonnant et rafraîchissant.

Donc mes canistrelli sont à l'anis parce que c'est comme ça que je les préfère, version classique.

Canistrelli à l'anis

• 500 g de farine
• 100 g de sucre semoule + pour saupoudrer
• 1 pincée de sel
• 1 sachet de levure chimique (= 1 c. à c de poudre à pâte)
• 3 c. à soupe de grains d'anis
• 110 ml d'huile d'olive
• 150 ml de vin blanc (corse ou pas, mais du bon vin)

Préchauffer le four à 180°C.
Mélanger tous les ingrédients du bout des doigts sans pétrir. Sur un plan fariné, étaler la pâte avec le plat de la main sur une épaisseur de 2 cm environ (c'est assez épais). Saupoudrer de sucre. Découper des formes irrégulières dans la pâte et les déposer sur une plaque. Cuire environ 40 min. à 180°C.

 

images : n.v. quelques-choses

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Cake aux deux figues

C'est la saison des figues et je compte bien en profiter. Après avoir rempli plusieurs pots de confiture (petite obsession en ce qui concerne les confitures en ce moment) et mangé quelques fruits natures au passage, j'ai une folle envie de les cuisiner. En général, je préfère les figues sans artifices mais en ce moment, j'ai des envies d'autres choses. Des envies de tartes, de desserts, mais aussi de mélanges sucré-salé… Bref cette année j'aimerais pouvoir goûter à un maximum de variations "figuesques" et comme il faut aussi penser aux lunchs, aux goûters (et oui on goûte encore chez nous) et que je n'aime pas trop me prendre la tête avec des trucs compliqués, un cake c'est bien pour commencer.
Cette recette n'est pas une nouveauté, je ne sais plus ou je l'avais trouvée mais je me souviens que je l'avais faite seulement avec des fruits frais. Aussi, cette fois je me suis dis que ce serait sympa de l'essayer dans sa version originale en associant des figues fraîches et sèches. Parce que, comme s'il fallait une excuse santé pour manger des figues, on pourrait profiter de toutes les bonnes choses quelles renferment (vitamine B, calcium, potassium, fibres…). Je n'ai quand même pas pu m'empêcher de forcer un peu sur la quantité de fruits frais, le résultat est donc un peu plus humide et moelleux mais je ne regrette pas.
Des figues et une petite touche d'anis pour donner un peu de caractère, ça sent vraiment le sud tout ça. Tiens,  la prochaine fois j'ajouterai peut être quelques lamelles de jambon cru, ça devrait être pas mal…

Cake aux deux figues

• 6 à 8 petites figues violettes ou 4 grosses
• 3 figues sèches
• 175 g de beurre mou
• 175 g de sucre
• 4 oeufs
• 325 g de farine
* 1 c. à café de levure chimique (poudre à pâte)
• 1 c.  café de grains d'anis

Préchauffer le four à 180°C.
Beurrer ou chemiser un moule à cake (d'environ 24 cm). Laver les figues fraîches puis couper les figues fraiches et sèches dès. Dans un bol, mélanger le sucre et le beurre mou. Ajouter les oeufs un à un et mélanger. Ajouter la farine, la levure et les grains d'anis mélanger bien puis ajouter les 2 figues et mélanger de nouveau. Verser dans le moule à cake et cuire environ 1h en vérifiant la cuisson avec un couteau.

 

images : n.v. quelques-choses

 

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Les Fenughjetti

Fenughjetti n'est pas une insulte ni un archipel exotique, c'est juste le nom d'une de mes spécialités corses préférées. Des biscuits en forme de 8 typiques du sud de la Corse, secs, croquants et au fort goût d'anis. Fenughjettu (à prononcer fénoudjetou, je sais c'est pas facile) veut dire anis en Corse et il vaut mieux vraiment aimer l'anis et ne pas avoir peur pour ses dents pour bien apprécier ces biscuits. J'avoue que leur goût et leur coté sec sans fioritures peut un peu dérouter, d'ailleurs enfant je n'aimais pas tellement ça, mais les goûts changent et maintenant je pourrais me nourrir presque exclusivement de fenughjetti quand je vais en Corse. Ok, j'exagère mais à peine.
Bizarrement je n'avais jamais essayé d'en faire mais voilà cette année pas de vacances en Corse et même si l'Espagne coté saveurs c'était vraiment vraiment super (ah! le pan con tomate, la charcuterie, les tortas de aceite, la tortilla et tous ces autres trucs trop bons!!!), il y a quelques jours je me suis sentie en manque de fenughjetti et pas question d'attendre un an avant d'en manger. Donc après quelques recherches je me suis lancée et voilà. 

Pour les ingrédients c'est simple, de la farine, de l'eau, de la levure, une pointe de sel et des grains d'anis bien sûr. Pour le façonnage par contre ça demande un petit peu d'entrainement pour arriver à faire des 8 un peu réguliers et pas trop épais mais je me sens très motivée pour affiner la technique. D'ailleurs je me suis développée un petit truc que j'ai noté plus bas. Quant à la cuisson c'est probablement le secret de ce croquant, il faut ébouillanter les biscuits avant de les faire cuire au four mais encore là rien de compliqué.
Les fenughjetti c'est super au petit déjeuner trempé dans le café ou le chocolat, avec un bout de fromage, du jambon ou juste comme ça pour combler un petit creux.

 

Fenughjetti

• 500 g de farine
• 10 g de sel fin
• 250 ml d'eau tiède + 25 ml
• 20 gr de levure de boulanger (fraîche)
• 30 g de grains d'anis

La recette donne une bonne vingtaine de biscuits mais ça va dépendre de la taille des 8.

Dissoudre la levure dans 250 ml d'eau. Mélanger la farine, le sel et les grains d'anis dans un bol puis ajouter l'eau avec la levure et mélanger (on peut s'aider d'une fourchette au début). Si la pâte semble trop sèche ajouter progressivement les 25 ml d'eau restant. Pétrir quelques minutes. La pâte doit être souple mais assez dense et non collante.
Former des boudins de 1 cm de diamètre environ pour façonner des 8 d'environ 15cm de long et 6 cm de large. Pendant ce temps, faire bouillir une grande quantité d'eau et préchauffer le four à 220°C. Plonger 3-4 fenughjetti à la fois dans l'eau, les sortir à l'aide d'une écumoire lorsqu'ils remontent à la surface, bien les égoutter et les déposer sur une plaque a cuisson. Lustrer les fenughjetti avec l'eau froide et les mettre à cuire au environ 30 min, vérifier la cuisson, ils doivent être légèrement dorés. Laisser refroidir avant de croquer.

Il vaut mieux pocher les biscuits par petite quantité et juste avant de les mettre au four.
Ils se conservent très bien et longtemps mais au sec.

 

Petit truc pour façonner les 8

Quand la pâte est prête, l'aplatir avec la paume de la main pour former un rectangle assez long d'environ 1 cm d'épaisseur. Découper une bande de 1cm de largeur, la rouler pour faire un boudin puis façonner le 8. Ne pas oublier de mouiller légèrement la pâte là ou elle doit coller et de garder le reste de pâte sous un torchon propre le temps de façonner le 8 pour qu'elle ne sèche pas.

 

images : n.v. quelques-choses

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le cacavellu

Ah Pâques, les petits lapins, le chocolat, les oeufs, le chocolat (oui j'adore le chocolat) mais aussi les brioches étranges décorées d'oeufs... 

J'ai longtemps cru que ce gâteau-brioche de Pâques était typique de mon village (Cargèse) et lié à ses origines grecques mais le Cacavellu appellé aussi Campanile, est un gâteau traditionnel de Pâques que l'on retrouve partout en Corse.
Enfin, depuis le temps que je voulais en faire un… Voilà ça y est, c'est fait et je suis super contente du résultat. Ok, il est un peu grillé et il n'a pas une forme parfaite mais le goût est exactement comme je m'y attendais et c'est sûr, l'an prochain j'en refais un.

Bien sûr, il n'y a pas qu'en Corse que l'on décore les brioches ou les gâteaux de Pâques avec des oeufs, on retrouve cette tradition dans de nombreux endroits. D'ailleurs je compte bien tenter un de ces jours la super recette du tcheurek de Christelle.

quelqueschoses_cacavellu3.jpg

le cacavellu (brioche de pâques corse)

• 500 g de farine
• 125 g de sucre semoule
• 125 g de beurre fondu
• 2 oeufs entier + 1 jaune pour dorer
• 20 g  de levure de boulanger fraîche
• 2 pincées de sel
• 2 c à s. bien pleines de grains d'anis
• 1 c à s. de lait tiède
• 100 ml d'eau tiède
• 1 c à s. de pastis

+ des oeufs pour décorer colorés ou pas

Délayer la levure dans le lait tiède. Battre les 2 oeufs en omelette puis mettre tous les ingrédients (sans ordre particulier) dans un grand bol et mélanger. Pétrir pendant 10 minutes. (on peut utiliser un robot). Ajouter de l'eau au besoin, la pâte doit être souple.
Former une boule avec la pâte, la couvrir avec un torchon propre et la laisser reposer 1h à température ambiante.
Pétrir la pâte de nouveau pendant 10 minutes puis la laisser reposer au réfrigérateur pendant 1h.
Préchauffer le four à 200°C. Former une couronne avec la pâte en gardant une petite quantité pour la décoration. Mettre les oeufs sur le tour de la couronne et les retenir avec des croisillons de pâte. Dorer à l'oeuf. Et cuire environ 35 min.

Il vaut mieux mouiller les oeufs avant de les placer sur la couronne pour qu'ils n'éclatent pas dans le four, sinon on peut mettre des oeufs déjà cuits.
Si vous n'aimez vraiment pas l'anis, il est toujours possible de parfumer le cacavellu avec de l'eau de fleur d'oranger (supprimer le pastis) ou des zestes de citron (supprimer le pastis et ajouter un peu d'eau si besoin).
On peut aussi réaliser des couronnes plus petites ou individuelles (dans ce cas on met l'oeuf au centre)

 

photos : n.v. quelques-choses

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